Ca y est, c'est lancé! Il a demandé le divorce à 11h42, alors même que j'étais en pleine préparation d'une purée mousseline , et les neurones d'abord submergés par une vague de soulagement, se sont mis à s'agiter activement.
Qui dit séparation, dit aussi déménagement. Qui dit déménagement, dit (bah oui) partage du mobilier et dépenses, grosses dépenses en vue!! Ca fait flipper hein!
Bien sûr, il y a eu l'hésitation. Après tout, il est comme il est et l'herbe n'est jamais plus verte ailleurs! Et puis lui, tu le connais. Et les surprises c'est un peu comme un chocolat, tu en repères un plein de promesses et tu te retrouves avec un fourrage qui te fait pousser trois jurons intérieurs et t'oblige à réfléchir vite pour le recracher discrètement (vite aussi, parce que si il fond, t'es un peu foutue).
Bref... Tu es là, sur ta terrasse à savourer ton café du matin et à le regarder partir travailler, pensive... jusqu'à ce qu'il se retourne et là, subitement, tu revois dans un diaporama accéléré toutes celles avec qui il t'a trompée et rien que la perspective de partager un jour de plus un matin avec lui te pousse à faire le grand saut vers l'inconnu. Tant pis si le chocolat recèle une liqueur à la poire et que toi tu as horreur de la poire, tu prends le risque! (vu que tu as le chic de ne jamais tomber sur celui à la cerise ou fourré au nougat, tu es passée maitresse dans l'art du cracher-l'air-de-rien!)
Voilà, consoeur de l'(in)fortune, comment on se retrouve propulsée au royaume du meuble en kit ET suédois.
Tu as fait ta petite liste, orientée par un budget serré et quelques trouvailles sur des sites d'annonces gratuites. Objectif, se refaire un petit nid à soi, un homesweethome à notre image, et pourquoi pas du rose avec des petits coeurs partout tiens!
Tu pourrais te croire en pleine thèse sociologique tant ces alllées regorgent de sujets, et te rappellent ta condition. Entre tourteraux, couples en dispute, tout le monde finit toujours hirsute à la sortie! En cela, l'équation, quelque soit l'inconnu, parvient au même résultat.
Sauf que toi, tu te bagarres avec un chariot qui ne veut décidément pas rester en place quand tu veux y poser quelque chose de lourd (de préférence, où serait le comique sinon?) et tout le monde te regarde et personne ne t'aide!!!
3h et deux tours de rein plus tard, tu encaisses la douloureuse et là, là tu arrives sur le parking digne d'un sketch de caméra cachée! Ha tu rigoles de ceux qui ont pris un tableau qui dépasse tant à gauche qu'à droite de l'arrière de leur voiture, portes ouvertes! Et tu observes amusée la contenance ridicule d'une autre face au volume gigantesque de ce qui doit y rentrer! Avant de constater que t'es dans la même panade... Le problème avec ces grand magasins c'est que dedans tout est petit, et quand tu passes à la caisse une fée canaille doit agiter avec malice sa petite baguette pour tout aggrandir!
Ah! Une bonne âme a dû voir mon air décontenancé et s'est précipitée à ma rescousse! Aïe! j'avais oublié que mon coffre recelait tout un tas de barda (seau de plage, rateau, pelles, palmes et surtout le bateau gonflable si petit tout neuf, impliable une fois dégonflé!) Mon sauveur pâli, mais c'est un gaillard, et son sens pratique lui fait tout caser dans ma petite berline!
Victorieuse je quitte cet univers, pressée de crier au monde que je m'en suis sortie toute seule comme une grande!!! (enfin presque...)